La ville en histoire
La famille Blieck et l'exploitation forestière
L’apport des Frères Pereire
De tout temps, la Commune de Marcheprime et particulièrement le Hameau de Croix d’Hins ont eu pour vocation d’être un lieu de passage. La première trace historique se situe à Croix d’Hins sous la forme d’une borne sur l’ancienne voie romaine Bordeaux - Dax, qui signifiait la limite en territoire de deux peuplades.
Toutefois, il faut attendre l’intérêt pour la région des Frères Pereire pour voir se développer Marcheprime, qui n’est à l’origine qu’un lieu-dit rattaché à la commune de Biganos, constitué de quelques habitations et d’une auberge en bord de route.


Puis, après avoir acquis à la même période près de 10 000 ha de terres incultes réparties sur les communes de Lanton, Audenge, Biganos et Mios, la ville entreprend des travaux d’assainissement et d’ensemencement, destinés à transformer ces hectares de Landes en forêt de pins, ce qui explique aujourd’hui le caractère boisé de la commune.
Le hameau accueille le centre actif du domaine et des habitations sont construites pour loger la main d’œuvre.
Le lieu-dit se développe et s’organise de façon linéaire par rapport aux voies structurantes et par rapport aux édifices publics.
En 1862, Émile Pereire fait construire une église (les initiales E.P Émile Pereire sont toujours gravées sous la voûte). Un vaste parc arboré d’essences diverses structure cet urbanisme neuf.
En 1863, une délibération du Conseil Municipal de Biganos fait état de l’existence au lieu-dit "Marcheprime" d’une église, d’une école, d’une maison d’instituteur et d’un presbytère.
Émile Pereire demande alors que le lieu-dit soit érigé en commune mais ce projet mettra 83 ans pour aboutir : par décret du 10 octobre 1946, Marcheprime devient officiellement une Commune. La Mairie est construite en 1947.
Par la suite, le développement urbain, fortement contraint par l’intersection des axes routiers et ferroviaires, s’est traduit par une explosion démographique.
En 1980, la ville comptait 1380 habitants. Lors du recensement général de 1999, ces derniers étaient 3 486 et lors du recensement complémentaire de 2005, 3 832 habitants étaient dénombrés. En 2013, la commune compte près de 4 400 habitants.
À travers la Compagnie des Chemins de Fer du Midi, les frères Pereire prennent à bail la ligne de Bordeaux à La Teste le 27 mars 1852
Le saviez-vous ?
La signification du Blason de Marcheprime
La coquille Saint-Jacques et la bande verticale centrale symbolisent la route de l’Espagne et de Compostelle. En effet, l’itinéraire d’Antonin mentionne une « Route des Lacs » de Dax à Bordeaux par LOSA (Sanguinet), BOII (Lamothe Biganos) et FINES (Croix-d’Hins).
La bande horizontale discontinue symbolise la limite de Hins (du Latin FINES). C’est à Croix-d’Hins (Crux Finium = Croix des Fines) que fût élevée une croix pour marquer la limite du territoire des Boïens et des Bituriges Vivisque. Cette limite est encore celle du canton d’Audenge et de Pessac.
L’arbre et la cornue symbolisent la vocation forestière locale traditionnelle et industrielle de la distillation de la gemme.
Les moutons et les crosses de fougères rappellent qu’autrefois, avant la création de la forêt, seuls les moutons occupaient la lande.
L’origine du nom « Marcheprime »
Étienne Ramon se trouve être le premier habitant de Testemaure. Mais le nom d'Étienne est vite oublié au profit de celui de son fils Pierre.
En 1823, Pierre Ramon épousa Marie Lalande, de Mios. Par un jeu d'écriture, son nom se transforme en Raymond dans l'acte de mariage suivi de son surnom "Ramouniche". À cette époque, il prend en charge l'auberge de son père.
Pierre Raymond, toujours pressé et marchant à petits pas, fût surnommé Marcheprime (en gascon l'adjectif "prim" signifie mince, tenu, minutieux).
L'auberge de Testemaure devint, petit pas à petit pas, l'auberge de Marcheprime, et on finit par s'arrêter à « Marcheprime ».
La liste électorale de 1830 cite "Raymond Marcheprime" cabaretier, on voit ainsi un patronyme devenir un prénom et un surnom devenir un nom de famille.
En 1837, un acte notarié fait état d'un lieu Marcheprime : le nom de Testemaure disparaît.
Et c'est ainsi que de Ramon on passa à Marcheprime !